Accident de Braconnage : Jean DELWARTE
Ceci concerne effectivement un drame qui suscita une grande émotion parmi les habitants du village et qui, par ailleurs, fit aussi grand bruit dans toute la région. Il faut savoir qu’à l’époque, le Tournaisis comptait plusieurs centres où le braconnage sévissait de manière endémique; Maubray en faisait apparemment partie.
La semaine précédant le drame, Edgar CARPREAU avait, au cours d’une tournée nocturne au même endroit, entendu des coups de feu et s’était même senti en danger alors qu’un véhicule avait, semble-t-il, tenté de foncer sur lui. Il s’était alors juré de redoubler de vigilance à la prochaine occasion afin d’intercepter le ou les braconniers.
C’est la raison pour laquelle, une semaine plus tard, il retourna sur les lieux; il s’était fait accompagner par son épouse et son fils, lesquels restèrent dans la voiture, qui demeura immobilisée près du hangar servant de parking aux avions.
Les faits remontent à la nuit du 16 au 17 août 1974; ils eurent pour théâtre la proximité du terrain d’aviation, à cheval sur la frontière franco-belge, où Robert LEROUX - l’industriel français (chicorée) d’Orchies, qui possédait sa résidence secondaire à Maubray - était titulaire d’un droit de chasse sur plusieurs hectares. Pour assurer la surveillance de son exploitation, il avait engagé deux gardes-chasse:
- un Belge: Edgar CARPREAU, de Gaurain-Ramecroix,
- un Français: Guy LALOUX,
La semaine précédant le drame, Edgar CARPREAU avait, au cours d’une tournée nocturne au même endroit, entendu des coups de feu et s’était même senti en danger alors qu’un véhicule avait, semble-t-il, tenté de foncer sur lui. Il s’était alors juré de redoubler de vigilance à la prochaine occasion afin d’intercepter le ou les braconniers.
C’est la raison pour laquelle, une semaine plus tard, il retourna sur les lieux; il s’était fait accompagner par son épouse et son fils, lesquels restèrent dans la voiture, qui demeura immobilisée près du hangar servant de parking aux avions.
La nuit était étoilée et chaude. Vers 23.15 heures, un tracteur venant de France, tous phares allumés, entra dans l’enceinte de l’aérodrome et se dirigea vers le hangar près duquel se trouvait caché, en embuscade, Edgar CARPREAU. Celui-ci vit le véhicule s’avancer jusqu’à se trouver à quelques mètres de lui. Pris de panique et aveuglé par le faisceau lumineux, l’arme à la hanche, sans viser ni épauler, il fit feu presque à bout portant dans un geste de défense ; un seul coup partit de son fusil de chasse calibre 12.
Sur le tracteur se trouvaient deux hommes:
-le chauffeur, Jean DELWARTE; il fut tué sur le coup;
-à ses côtés, assis sur le garde-boue gauche, Guy LALOUX, le garde-chasse français, armé d‘un fusil; il ne fut que légèrement atteint, au bras, par le ricochet des plombs.
Le drame n’avait duré que quelques secondes.
La victime: Jean DELWARTE, 32 ans, agriculteur; père d’un enfant de quatre ans, domicilié à Rouillon (Flines-lez-Mortagne), en France:
Sur le tracteur se trouvaient deux hommes:
-le chauffeur, Jean DELWARTE; il fut tué sur le coup;
-à ses côtés, assis sur le garde-boue gauche, Guy LALOUX, le garde-chasse français, armé d‘un fusil; il ne fut que légèrement atteint, au bras, par le ricochet des plombs.
Le drame n’avait duré que quelques secondes.
La victime: Jean DELWARTE, 32 ans, agriculteur; père d’un enfant de quatre ans, domicilié à Rouillon (Flines-lez-Mortagne), en France:
Guy LALOUX, qui avait reconnu la voiture de son collègue belge aurait crié « c’est moi, le garde-chasse français; ne tire pas », mais Edgar CARPREAU n’avait pu l’entendre à cause du bruit du moteur. Sautant du tracteur, il lui dit encore « mais qu’as-tu donc fait là? ».
Se rendant compte de sa cruelle méprise, Edgar CARPREAU, aidé de son épouse, chargea Jean DELWARTE dans sa propre voiture et le transporta à la polyclinique à Tournai où on ne put hélas que constater le décès.
Quant à Guy LALOUX, il repartit à son domicile avec le tracteur. Un ami (M. FLAMENT) se rendit avec lui en clinique à Saint-Amand où des soins lui furent prodigués; ses jours n’étaient pas en danger.
Quant à Guy LALOUX, il repartit à son domicile avec le tracteur. Un ami (M. FLAMENT) se rendit avec lui en clinique à Saint-Amand où des soins lui furent prodigués; ses jours n’étaient pas en danger.
Mais que faisaient l’agriculteur et le garde-chasse français à cet endroit durant la nuit? Il apparaît que Guy LALOUX avait sollicité l’aide de son ami pour aller chercher des pièces de rechange pour sa voiture; à leur retour, ils prirent la décision d’effectuer une ronde du côté de la plaine d’aviation afin de surprendre d’éventuels braconniers et d’assurer ainsi sa mission de surveillance. Se posait quand même la question de savoir pourquoi le garde-chasse français s’était aventuré sur le site avec un tracteur alors qu’il savait que les braconniers opéraient avec ce genre de véhicule à la lueur des phares. Son intention, semble-t-il, était « d’aller serrer la main de son collègue belge »(sic). Dès lors, manque de coordination entre eux ? Probablement.
Toujours est-il que Jean DELWARTE était certainement loin de se douter qu’en dépannant son ami il avait rendez-vous avec la mort!
Toujours est-il que Jean DELWARTE était certainement loin de se douter qu’en dépannant son ami il avait rendez-vous avec la mort!
Le parquet de Tournai procéda à la reconstitution de cette malheureuse affaire en présence d’Edgar CARPREAU; au terme de cette confrontation, celui-ci fut inculpé d’homicide involontaire et laissé en liberté car les éléments recueillis confirmaient bien qu’on se trouvait en présence d’une tragique méprise.