A cette même occasion, la ville d’Antoing et le foyer socio-culturel, en collaboration avec le théâtre Croquemitaine et des habitants du village, mirent sur pied une évocation de l’histoire du « curé des pourcheaux » à travers une balade didactique sur les lieux du crime jusqu’à la guillotine installée à l’endroit où eut lieu l’exécution de Lacquement au marais de Maubray.
Le Courrier de l’Escaut publia une série de photos prises lors de cette promenade; nous les reproduisons ci-après :
Le 4 janvier 1844, Madame Paul Dambrain écrit au bourgmestre de Maubray Louis Quievy.
Cette lettre traduit bien la crainte et l’angoisse dans lesquelles certaines personnes pouvaient vivre au moment où sévissait le Maugré :
Monsieur le Bourgmestre,
Je m’adresse à vous en cachette de mon mari. S’il apprenait que je vous écris, il serait furieux car il a sa fierté. Mais cela ne peut durer !
J’ai peur, j’ai peur pour mon homme, mes enfants. Nous avons tous peur dans notre petite ferme. La vie y devient intenable.
Depuis que nous avons repris le bail - un bonnier de terre à l’Est du village - une sourde animosité, apparue dès l’occupation, s’accentue et tourne au drame. On nous a menacés des pires ennuis. Il y a huit jours, on nous a brûlé une meule, on a planté une croix dans le champ. Hier, nous avons perdu une vache ; nous avons découvert des clous piqués dans les betteraves. Aujourd’hui, on nous a empoisonné notre chien ! Et pourtant, ce bonnier de terre qu’on nous prétend frappé de mauvais gré, abandonné par l’ancien locataire qui avait refusé l’augmentation modique du loyer, était en jachère depuis plusieurs années et rempli de mauvaises herbes.
Nous n’osons plus sortir de notre maison. Tout le monde nous fait grise mine, certains ont des gestes menaçants ! Nous sommes pourtant d’honnêtes gens qui ne demandent qu’à vivre en paix. Je vous en prie, faites quelque chose Monsieur le Bourgmestre, pour nous qui ne savons plus que faire. Nous sommes au bord de la ruine, du désespoir, peut-être de la mort ; de grâce, protégez-nous.
Cette lettre était signée par Madame Paul Dambrain, 26 ans. Neuf jours après la rédaction de cette missive, soit le 13/01/1844, Paul DAMBRAIN était abattu d’un coup de fusil au coin de son feu. Il était père de six enfants et bientôt d’un septième !
Ci-dessous, quelques téléchargements disponibles en PDF
Jean-Luc Dubart nous conte le Maugré
Un petit bout d'histoire ténébreuse (Extrait de "Antoing et vous")
Maurice des Ombiaux, qui a aussi écrit en 1910 un ouvrage intitulé "Le Maugré" relate les faits de mauvais gré s'étant produits à Maubray, mais de façon très romancée. Il ne s'agit donc pas d'une vérité historique. L'étude du Professeur Ole Wehner Rasmussen me semble malgré tout intéressante, c'est pourquoi, je la publie ci-après :
Analyse de l'ouvrage "Le Maugré" de Maurice des Ombiaux par le professeur Rasmussen