Les Processions religieuses
AUTEUR : Omer HELLIN.
A l’instar de la grande majorité, sinon de l’ensemble des communes belges, Maubray sacrifia aux pratiques du catholicisme populaire via des manifestations extérieures du culte sur la voie publique, sous forme de processions.
Le village vécut longtemps au cours du siècle dernier au rythme de deux processions religieuses annuelles :
- La première se déroulait autour du Marais de Maubray et avait lieu le dimanche qui suivait la Fête-Dieu, c-à-d le plus souvent fin mai-début juin.
La chapelle Ribaucourt tenait lieu de reposoir. - La deuxième se passait le 15 août, jour de l’assomption; elle empruntait la Rue de la Gare, la Rue du Sart pour atteindre le Marais de Morlies, où était installé le reposoir face à la maison de Lucien DEREPPE (puis, pendant un court laps de temps, à la Rue du Sart devant la maison de Jean HELLIN et Marie LUCAS) et où avait lieu la messe en plein air.
Elles partaient toutes deux de l’église, pour y revenir au terme du parcours en vue de la bénédiction finale.
Ces cérémonies étaient empreintes de solennité et la population y participait avec ferveur.
Les enfants des écoles, les deux fanfares locales, le patro, la clique (à un moment donné) et bien entendu les fidèles escortaient le Saint Sacrement.
Les rues étaient jonchées de fleurs, de verdures et de pétales de roses.
Le long du trajet, beaucoup d’habitants pavoisaient; les fenêtres s’ornaient de statues, bougies, fleurs; certains installaient un petit autel devant leurs façades.
Interrompues pendant la guerre 40-45, les processions furent remises à l’honneur dès la fin des hostilités et connurent toujours un franc succès.
Il reste qu’en raison de l’essoufflement de bénévoles et de la disparition de certains groupements elles commencèrent à péricliter au début de la décennie 60 jusqu’à disparaître vers 1965.
L’époque des deux processions annuelles était donc révolue, mais pas au point de ne pas renaître de leurs cendres - selon une autre formule il est vrai - une dizaine d’années plus tard, comme on le constatera infra après avoir jeté un coup d’œil sur les photos d’époque datant du temps des deux processions :
Les deux processions de 1939 :
De gauche à droite : Omer HELLIN, Jean-Marie DAMBRAIN, Robert VIVIER;
A l’arrière-plan : Sœur MARCELLE.
1975
En 1975, renouant avec la tradition, l’abbé DEPAUW, curé de la paroisse, sortit le Saint Sacrement et effectua en procession le tour du Marais de Maubray avec halte à la chapelle Ribaucourt,
comme le montre, au vu de l’assistance présente à cet endroit, la photo ci-après.
L’abbé DEPAUW annonça par la même occasion que l’année suivante un autel serait dressé à Vezonchaux en vue de la célébration de la messe du 15 août.
A l’avant-plan : Edouard DONNEZ et Edmond ROBERTE.
Et de fait, la cérémonie religieuse du dimanche 15 août 1976 se déroula sur les bords de l’ancien canal, près de l’écluse de Vezonchaux.
Une statue de N-D de Fatima y était posée parmi la verdure des sapins près de l’autel
(N.B.- Il faut savoir que le curé DEPAUW vouait un culte particulier à la Vierge de Fatima).
La procession regagna l’église, le long du canal, par la Rue de l’Attre, où un reposoir avait été installé face à la chapelle du Christ en Croix nouvellement restaurée :
On renouvelait ainsi une dévotion oubliée depuis environ deux lustres… et qui finalement survivra encore un quart de siècle !
Il a fallu le départ de Maubray de l’élément moteur – l’abbé DEPAUW – pour que l’intérêt s’estompe progressivement… au point d’expirer aux environs de l’an 2000.
Pendant toute cette période, la fête du 15 août débutait invariablement par la messe en plein air dans le cadre champêtre de Vezonchaux, en face de la ferme Jacquart. Les fidèles s’y retrouvaient puis, à la fin de l’office, revenaient en cortège jusqu’à l’église, non plus en longeant le canal mais en empruntant la Grand Route, avec arrêt à la chapelle N-D de Fatima. Ne passait pas inaperçu au sein de celui-ci le chariot qui hébergeait le dais sous lequel officiait le prêtre exhibant le Saint Sacrement ; il était tiré par deux chevaux brabançons (Fanny et Bella) que conduisait très adroitement et fièrement Henri JACQUART, que l’on voit ci-dessous à côté de ses magnifiques équidés :
15 août 1998
En 1998, lors du retour vers l’église, un petit crochet exceptionnel par la Rue de de l’Attre fut pris par le cortège afin d’aller inaugurer la chapelle remise à neuf par Marie Mahieu et Alexis Bleuzé, à l'époque propriétaires de la maison à laquelle elle est annexée. Pour la circonstance, l’abbé Depauw, en retraite à Wezenbeek, était revenu spécialement pour bénir la Vierge, une statuette qui par ailleurs avait des liens avec la famille Mahieu.