Traditions pascales
Dans la tradition de l’église catholique, les cloches s’envolent vers Rome pendant la semaine sainte pour se faire bénir et reviennent le dimanche de Pâques en déposant dans les jardins, à destination des enfants, des œufs et sucreries. Du jeudi saint au samedi saint, les cloches des églises restent donc muettes ; elles étaient jadis remplacées par les crécelles (les «ragalettes », comme on les appelaient chez nous), lesquelles faisaient partie du mobilier liturgique dans les sacristies.
Les enfants de chœur attendaient impatiemment cette période de l’année, la plus excitante et, surtout, la plus enrichissante ( !) pour eux. Ils jouaient pour quelques jours le rôle de « crécelleurs ». A Maubray aussi, cette tradition était bien vivace; elle perdura jusqu’au début de ce siècle, étant par après mise à mal suite à la raréfaction des acolytes.
Ainsi, les enfants de chœur parcouraient les rues du village les trois jours précédant Pâques, aux sons des crécelles qu’ils faisaient tourner bruyamment, allant de porte en porte, pour recueillir des œufs … et de la monnaie. Les œufs étaient placés avec précaution dans des paniers garnis de foin. A midi, un casse-croûte était organisé, à tour de rôle chez chacun des parents, qui se montraient ravis au retour de leur fils (N.B.- la « fonction » était réservée aux garçons) puisque l’arrivée de ces œufs leur garantissait de succulentes omelettes pour les jours suivants !
Plus tard, la crécelle fut abandonnée. Les enfants de chœur voyageaient alors avec une poussette ou une carriole emplie de bidons d’eau bénite et de buis bénit qu’ils distribuaient à ceux qui le souhaitaient. Ils étaient en général bien accueillis par les villageois qui, pratiquants ou non, venaient garnir leur escarcelle d’œufs (en fait, de moins en moins en comparaison avec le passé), éventuellement de bonbons… mais - de préférence pour les bénéficiaires - de quelques piécettes.
Les photos ci-après, datant de 1976 et 1977 (en noir et blanc) et 2007 (en couleur), reflètent bien la joie de ces enfants maubraisiens au service du culte occupés à effectuer leur tournée équipés d’une carriole bien chargée :
1976 - De gauche à droite :
Philippe VINCHENT, Vincent ESCALIER, Dominique DELCOURT, Thierry HELLIN (fils de Clément HELLIN).