C’est à Ghoy, près de Lessines qu’Emile DEHOUX vit je jour en 1890. Il épousa une Maubraisienne, Marie Decobecq, et de leur union naquit une fille, Renelde. Celle-ci convola en justes noces avec Edmond Declercq, qui fut prisonnier durant la guerre 40-45.
Emile exerça ses activités professionnelles dans différentes usines de la région; il fut notamment contremaître à la sablière de Maubray, avant de reprendre une petite ferme. Mais c’est surtout son statut de mandataire communal qui fit de lui une figure marquante du village. Militant socialiste depuis toujours, il entra au conseil communal en 1920 pour n’en sortir qu’en 1976, lors de la fusion des communes, année au terme de laquelle il mit fin à ses activités politiques. Pendant cette longue période, il remplit des fonctions scabinales pendant six ans et maïorales pendant deux mandatures, de 1953 à 1959 et de 1965 à 1971. Au total donc : 55 années de vie politique et administrative ! Il fut aussi à l’origine de la création, en 1919, de la Mutualité Socialiste de Maubray, dont il devint le secrétaire.
Son successeur dans la fonction de bourgmestre, Maurice Brabant, d’une sensibilité politique pourtant opposée, le qualifiait « d’homme intransigeant, tenace et ferme dans ses décisions ainsi que dans ses convictions; ce fut aussi un travailleur acharné, disait-il, et quelqu’un d’une grande correction avec qui il entretint toujours les meilleures relations ». Quant à Lucien Verfaille, secrétaire communal, il disait de lui au moment de la fusion des communes : « Malgré l’âge, Emile a conservé l’esprit vif; il est celui qui connaît tous les rouages du métier. Ses questions, ses réparties étudiées ont prouvé sa grande valeur de mandataire communal, donnant ainsi aux assemblées le relief souhaitable ». Voilà sans doute des qualités qui expliquent sa longévité politique.
Son épouse décéda au cours de son second mandat de bourgmestre, à l’âge de 76 ans. Quant à lui, il quitta cette vallée de larmes en 1990, à quelques mois de son centième anniversaire. Malgré son grand âge, il garda longtemps la forme et était devenu le doyen de Maubray.
Une anecdote : « Emile a été enterré civilement. Ses relations avec le curé de la paroisse étaient parfois tendues mais apparemment toujours respectueuses. Il reste que lorsque sa dépouille mortelle arriva au cimetière, les cloches se sont mises à sonner à toute volée ! ». Maubray = Clochemerle ???
