Robert LEROUX

1909-2000

  • Industriel bien connu du Nord de la France, Robert Leroux était copropriétaire avec son frère Alain de la société CHICOREE LEROUX, à Orchies. Grand chasseur devant l’éternel, il étendit son territoire d’action à la Belgique dès avant la guerre 40-45, Maubray en constituant le centre de gravité.

    Il finit par s’y installer, dans une propriété appartenant au Prince de Ligne d’Antoing située à l’orée du bois de Lanchon, et en fit sa seconde résidence qu’il dénomma MA GUEOLE. A Orchies, il patronnait plusieurs groupements, en particulier des associations sportives, surtout en rapport avec le football et le cyclisme.

  • Vers 1957, quelques Maubraisiens sont allés le trouver pour lui offrir la présidence de la société de jeu de balle pelote, à reconstituer entièrement. N’écoutant que ses sentiments sportifs, il se laissa convaincre… en négligeant toutefois l’avis éclairé de son garde-chasse (Narcisse), bien au courant des dissensions locales. Celui-ci lui avait déclaré avec force qu’il n’aurait pas dû accepter, car il ne pourrait jamais en retirer que des ennuis, des désagréments, et il avait beaucoup insisté sur le résultat qui viendrait de l’ingratitude de tous.

    Mal lui en prit, car quelques années plus tard, il a bien dû reconnaître que son garde-chasse lui avait envoyé un signe ô combien prémonitoire. Il reste que pendant la période « faste » d’une petite dizaine d’années Robert Leroux apporta son précieux concours, avec beaucoup d’enthousiasme, et probablement aussi son mécénat, aux destinées non seulement sportives mais aussi artistiques du village; il voulait faire de Maubray un centre attractif, vivant, coloré. Son objectif non dissimulé était de réconcilier les deux clans qui s’affrontaient et divisaient la population depuis des décennies. Pour son attachement au village, et en reconnaissance pour les efforts réalisés afin de l’animer, il fut fait citoyen d’honneur de la commune en 1963.

  • C’est ainsi que, sous son dynamisme et avec l’aide d’une « cour » initialement dévouée à sa personne, la JEUNE PAUME DE MAUBRAY (J.P.M.) connut des jours particulièrement glorieux; un nombre considérable de spectateurs assistaient aux luttes ballantes. Deux années de suite, la J.P.M. frisa l’exploit, à savoir le passage de la provinciale à la montée en nationale B. Maubray était devenu un des centres ballants les plus actifs du Hainaut.

    En 1965, le comité étant devenu squelettique et des problèmes d’argent minant la société, la J.P.M. disparaissait, ainsi que la clique (ensemble musical de jeunes dirigé par Edmond ROBERTE) qui avait été créée pour la supporter.

  • En 1961 s’est formé sous son impulsion et sa présidence un SYNDICAT D’INITIATIVE (S.I.M.), qui se donnait pour mission d’organiser de nombreuses fêtes. Il rassemblait des personnes issues des deux tendances artistiques et musicales locales. Le S.I.M. eut à son actif :

    • l’organisation de grands festivals musicaux franco-belges, qui attirèrent une foule considérable,
    • un spectacle Son et Lumière grandiose, avec feu d’artifice, dans l’enceinte de la Ferme de Morlies,
    • la fête annuelle de Saint-Hubert et l’exposition avicole et horticole,
    • des représentations théâtrales (notamment le Jeu de la Passion) et des bals à grands orchestres.
En 1968, le S.I.M. – qui végétait depuis quelque temps - connut le même sort que la J.P.M., faute d’argent surtout; il faut dire que les actions entreprises étaient d’envergure et nécessitaient par conséquent des ressources financières et humaines considérables, hors de proportion en fait avec les potentialités offertes.

Alors que « Monsieur Leroux » avait rêvé d’animer longtemps la localité de toutes les manières, il ne lui restait plus que la fête de Saint-Hubert, mais il en perpétua néanmoins l’existence puisqu’elle est toujours célébrée actuellement et avec fastes.

  • Un autre point à l’actif de Robert Leroux fut la mise sur pied un peu plus tard (1968) - en compagnie de quelques nostalgiques du S.I.M. - du MONTBRETIA, un club à vocation culturelle; il le présida d’ailleurs en 1974-1975. Le club est toujours en bonne santé aujourd’hui. Voilà donc, en tout état de cause, une réalisation de plus couronnée de succès.

  • Robert Leroux abandonna la direction de l’organisation de la Saint-Hubert en 1990. Ses apparitions publiques à Maubray se firent de plus en plus rares; il décéda en 2000, un an après son frère Alain.
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